Les dinosaures fascinent. Du féroce tyrannosaure jusqu’au redouté vélociraptor, en passant par le majestueux diplodocus, on ne peut s’empêcher d’éprouver intérêt et curiosité envers ces créatures aujourd’hui disparues. Leur extinction est depuis toujours au cœur des débats, que ce soit chez les scientifiques ou le grand public. De nouvelles recherches viennent régulièrement contrebalancer toutes les conclusions déjà admises quant à leurs derniers jours sur Terre. Petit tour d’horizon des causes probables de l’extinction des dinosaures.
La théorie du volcanisme et du changement climatique
La communauté scientifique est d’accord pour admettre que de nombreuses et énormes éruptions volcaniques ont eu lieu à la fin du Crétacé. Il est d’ailleurs presque certain que ces phénomènes soient responsables en partie de la disparition des dinosaures et d’une grande part de la biosphère du Crétacé. C’était d’ailleurs la première thèse qui avait fait l’unanimité parmi les chercheurs, une thèse revenue sur le devant de la scène depuis la découverte en Inde d’une ancienne activité volcanique.
Les volcans du Deccan
Cet événement aurait duré 500 000 années, si ce n’est plus, de quoi changer radicalement le climat ! Les volcans en question se situaient dans une région à l’est de l’Inde actuelle : le Deccan. Les chercheurs ont en effet retrouvé de gigantesques couches de lave dans cette zone. On les appelle Trapps du Deccan. On ne sait pas précisément quand ces éruptions ont débuté ni leurs fréquences mais on estime que les toutes premières ont eu lieu plusieurs millions d’années avant la fin du Crétacé. Les scientifiques pensent toutefois que ce qui a participé à l’extinction des dinosaures est une succession d’éruptions rapprochées sur quelques dizaines de milliers d’années seulement, des éruptions aux conséquences dévastatrices pour tous les continents.
Les conséquences dévastatrices du volcanisme de Deccan
De nombreuses études et simulations informatiques ont été menées pour connaître les effets de ces éruptions sur la Terre à ce moment de son histoire. Cet épisode a eu lieu avant le fameux choc d’un astéroïde au Mexique sur lequel nous reviendrons.
Les poussières, les cendres et le gaz carbonique rejetés par ces éruptions sont les premiers pointés du doigt pour expliquer le changement climatique qui a eu lieu à ce moment-là, perturbant profondément les écosystèmes autour du monde entier. Plus près de nous, nous avons pu observer par exemple les effets de l’éruption du Mont Pinatubo en 1991 qui avait déjà causé à son échelle une légère baisse des températures sur la planète pendant une courte période. Il est donc facile d’imaginer les répercussions d’un si grand ensemble de volcans qu’était le Deccan. D’autres moments de forte activité volcanique, comme au Jurassique par exemple, ont également causé des extinctions de masse plus tôt dans l’histoire de la Terre, ce qui conforte les chercheurs dans cette thèse.
On estime aujourd’hui que les volcans de la région de Deccan ont rejeté tellement de dioxyde de carbone dans l’atmosphère que cela a créé, au moins temporairement, un réchauffement de la planète suivi logiquement d’une cascade de conséquences sur la biosphère. Les chercheurs considèrent, qu’à la suite de ces événements, de grandes périodes de froid ont eu lieu partout autour de la planète. En effet, sur le même principe que le réchauffement climatique que nous vivons aujourd’hui, le CO2 dégagé par les volcans de Deccan ont augmenté le fameux « effet de serre ». De plus, ces éruptions ont modifié en profondeur les paysages de la région : un million d’années de cette éruption recouvrerait de lave la France entière sur plusieurs mètres d’épaisseur. Ces changements très importants du climat et des sols marquent le début de l’extinction des dinosaures.
Mais aujourd’hui encore, on doute fortement que ce soit la seule explication, surtout depuis la découverte d’un immense cratère dans les années 1980. De plus, il reste des hésitations quant aux répercussions exactes de ce volcanisme sur la faune et la flore du Crétacé.
La météorite et son impact meurtrier
Quand on parle d’extinction des dinosaures, la première image que l’on a en tête est la chute d’un astéroïde destructeur quelque part au Mexique. Il est vrai qu’aujourd’hui cette hypothèse possède des arguments forts et est celle qui revient le plus souvent sur le devant de la scène. L’astéroïde comme unique responsable de la disparition des dinosaures fait consensus dans la plus grande partie de la communauté des chercheurs.
L’astéroïde de Chicxulub au Mexique
Les années 1980 ont été un tournant pour comprendre le pourquoi de l’extinction des dinosaures. Entre les strates géologiques du Crétacé et du Tertiaire, les chercheurs ont découvert une couche d’argile noire atypique puisqu’elle présentait un taux d’iridium qui sortait de l’ordinaire. Il n’en fallait pas plus aux scientifiques pour émettre l’hypothèse d’une chute d’une ou de plusieurs météorites à la fin du Crétacé. Par la suite, on découvrit qu’un gigantesque cratère au Mexique était né au même moment : le lien entre les deux était donc facile à établir !
Pour dire à quel point les recherches ont avancé depuis, on pense même savoir de quel astéroïde précisément cette météorite tient son origine : il s’agit de 298 Baptistina. Elle s’est écrasé au large du Yucatan. Caché au fond de l’océan se dissimule donc un immense cratère, face à la ville portuaire du même nom : le cratère de Chicxulub.
L’astéroïde qui s’est abattu sur Terre avait selon les recherche un diamètre d’une dizaine de kilomètres. Il a laissé un cratère long de 100 km pour environ 40 km de profondeur, un vrai record ! La date estimée de cette collision correspond parfaitement à la trace d’iridium trouvée dans les couches géologiques de la fin du Crétacé. Les dernières recherches estiment qu’elle a eu lieu il y a 66,038 millions d’années. On considère donc que cet astéroïde est la cause principale de la disparition des grands dinosaures. Certains chercheurs pensent même que près de 75 % des espèces vivantes se sont éteintes à la suite de cet événement.
Par le plus grand des hasards, il se pourrait que ce chiffre impressionnant soit par ailleurs dû à la malchance. En effet, la collision a eu lieu dans une zone qu’on qualifie parfois de « poudrière pétrolière » : son impact a d’autant plus été impressionnant et dévastateur. Une étude récente précise que 13 % seulement de la surface terrestre était capable de produire autant de suie après cet événement. Proche de l’équateur, cet épisode a eu ainsi des répercussions sur la planète entière. Si l’impact s’était produit à un autre endroit de la Terre, les choses auraient pris peut-être une autre tournure et les dinosaures ne pas disparaître !
Le récit d’une collision historique et de ses conséquences
L’impact de cet astéroïde sur Terre a eu des répercussions retentissantes et dévastatrices, et cela sur tous les continents : un cataclysme qui marqua la fin d’une ère.
On compare aujourd’hui l’impact de l’astéroïde Chicxulub à 10 milliards de bombes atomiques similaires à celle utilisée à Hiroshima. La force du souffle provoqua un tsunami massif de 1500 mètres de haut, dont on peine aujourd’hui à imaginer la violence tellement ce dernier fut destructeur. Il parcourut des dizaines de milliers de kilomètres, précédé par des vents violents et une chaleur extrême.
A plus de 1000 km à la ronde autour de l’impact, cette chaleur justement, dégagée par la collision, carbonisa tout sur son passage : animaux, rochers, plantes, etc. Des quantités gigantesques de roches et de sédiments furent envoyées dans l’atmosphère, certains retombant très loin du point d’impact originel, causant ainsi des incendies partout autour de la Terre. Tous les continents furent presque immédiatement touchés par la catastrophe.
Suite à la collision, une quantité vertigineuse de roches sédimentaires brûlèrent, dispersant ainsi près de 1,7 milliards de tonnes de particules dans le ciel (poussières soulevées du sol mais également la suie qui résulta des incendies). Une partie d’entre elles furent nettoyées par la pluie mais environ 385 millions de tonnes restèrent dans la haute atmosphère en suspension pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois. Les rayonnements solaires auraient été bloqués par ces particules trop nombreuses qui obstruaient tout. Sans soleil, la végétation mourut, suivie par la faune, mort accentuée par une chute brutale et catastrophique des températures. On estime en effet que la température moyenne au sol se situa après l’impact entre -8 et -1 °C.
Une longue nuit commençait pour les rares survivants. C’est pour cela que les chercheurs parlent d’un « hiver d’impact ». A l’image de l’hiver dit « nucléaire », pensé par les chercheurs durant la Guerre froide comme un phénomène qui aurait pu suivre une guerre nucléaire. Sans la lumière du soleil, sans chaleur, la vie a eu du mal à trouver un chemin lors de cette période historique qui mit ainsi fin à une des plus belles réussites évolutives que notre planète est portée.
L’importance de l’impact de l’astéroïde Chicxulub dans l’extinction des dinosaures met d »accord toute la communauté scientifique internationale. Mais aujourd’hui encore, nous ne sommes pas certains que cette collision soit la seule responsable : son influence dans la disparition de certaines espèces fait encore débat car cette dernière peut également être expliquée par d’autres facteurs.
D’autres causes possibles à la disparition des dinosaures
La régression marine ou le bouleversement des océans La fin du Crétacé n’a pas seulement été marquée par une activité volcanique croissante et, finalement, la chute d’une météorite. Déjà, un certain déclin des espèces était en route, et ce recul se ressentait dans les derniers millions d’années avant la fin de cette ère. Les dinosaures laissèrent ainsi par la force des choses leur place, aux mammifères notamment.
Une des cause avancées est celle de la régression marine : on a noté à cette période en effet un recul des océans, ce qui a entraîné des changements climatiques importants. On le comprend d’autant plus quand on sait que les océans recouvrent plus de 70% de la surface de la Terre. Cela toucha surtout la majorité des espèces du type plancton. Toutefois, il y avait déjà eu dans le passé, notamment au Mésozoïque, des variations du niveau marin sans que cela n’entraîne pour autant la disparition des espèces vivantes.
Un ensemble de causes à l’origine de cette extinction
Actuellement, tous les scientifiques ne sont pas d’accord quant à la raison de la disparition des dinosaures de la Terre. Mais le plus souvent, on avance la thèse d’une cause plurielle.
La chute de l’astéroïde dans l’actuel Mexique a eu des répercussions de grandes envergures, il va s’en dire. Cet événement a anéanti une grande partie de la biosphère. Toutefois, cela ne permet pas d’expliquer la disparition complète des communautés de dinosaures. En effet, même après la chute de cette météorite, on note en Amérique du Nord la présence d’un grand nombre de dinosaures. Certains chercheurs estiment même que 300 000 ans séparent l’impact de l’astéroïde et l’extinction de cette espèce.
Il est vrai qu’auparavant déjà, le déclin de ces animaux avait commencé et cela pour plusieurs raisons. La forte activité volcanique qui a duré des millions d’années à Deccan notamment a provoqué des chutes de température et un manque d’ensoleillement néfaste pour la vie sur place. La régression des mers a aggravé ces phénomènes météorologiques et mit à mal la vie sous-marine. Cette instabilité climatique a fragilisé les populations dinosauriennes, et favorisé les animaux plus petits comme les mammifères, les insectes ou les petits dinosaures qui donneront plus tard nos oiseaux actuels.
On pointe aussi et surtout du doigt le fameux « hiver d’impact » qui a causé bouleversements climatiques et changements de température à grande échelle, n’épargnant aucun animal. Il a duré plusieurs mois et il est certain que ses conséquences sur les écosystèmes ont été très destructrices.
Auparavant, deux communautés scientifiques s’opposaient : d’un côté, ceux qui pensaient que l’astéroïde était responsable de la disparition de l’espèce dinosaurienne, de l’autre, ceux pour qui l’activité volcanique était en cause. Aujourd’hui, la plupart des chercheurs sont d’accord sur le fait que c’est sûrement l’ensemble de ces facteurs qui ont conduit à la fin des dinosaures. Certains pensent même qu’un vague d’éruptions volcaniques ayant durée 300 000 ans, causée par un méga-tremblement de terre de magnitude 11, serait en cause. Un séisme engendré par l’impact de la météorite. Peut-être apprendrons-nous donc avec certitude un jour que tous ces événements sont plus liés encore qu’il n’y paraît ?
La fin des dinosaures n’est pas la seule extinction massive que la Terre aura connu mais c’est sûrement la plus célèbre et la plus débattue. Ils n’ont toutefois pas tous disparus : on en trouve encore de nombreux représentants, qui ont évolué bien sûr avec le temps : les oiseaux.
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